Plus fort que Jack Bauer courant partout pour casser du terroriste… Brett Sinclair en mode festivalier. Ambiance, ambiance…
Le Journal de Brett Sinclair: a day in the ife on the Croisette
Histoire d’essayer de donner une idée précise de l’emploi du temps infernal du Festivalier de base à Cannes, je propose donc de donner ci-après l’agenda typique d’une journée normale . Et l’on s’étonnera qu’après dix jours de ce traitement inhumain le journaliste regagne ses pénates sur les rotules …
07:00 AM : Réveil douloureux après les fiestas promotionnelles de la veille …
07:45 AM : En route vers le Palais pour assister à la projection réservée à la Presse du film en compétition du jour …
10:00 AM : Papotage diverse avec confrères. Premier café serré de la journée (qui sera probablement suivi d’une trentaine d’autres) .
10:30 AM : Lecture en diagonale de la Presse corporative sur une des plages évènementielles de la Croisette (au hasard : la Majestic 64, la plage Orange, la Terrazza Martini ou la Villa Schweppes pour ne citer que les plus connues de cette année ) .
10:45 AM : Vérification des mails et du courriers en retard dans un des espaces Internet de ces mêmes plages (trois étoiles à la Majestic 64 où son parc de Macs à écran aussi large qu’une TV numérique vous permettent de travailler dans les meilleurs conditions) .
11:00 AM : Tentative d’établissement d’un emploi du temps et de la gestion des interviews du jour ( ex : entre assister à un photo-call avec Robert DeNiro et visionner une production d’Ouzbékistan, que choisir ? ) . Regret de n’avoir encore pu mettre la main sur la machine à cloner du professeur Finkt…
12:00 AM : Crise de jalousie mortelle vis à vis de votre voisin et collègue qui arbore un superbe Iphone habillé aux couleurs des Pirates des Caraïbes IV. Veule tentative d’obtention du même objet auprès des attachées de Presse du bureau Disney du Carlton …Et retour avec un porte-clés en forme de tête de mort à la place…

13:00 PM : Dilemme, où déjeuner gracieusement (à l’œil , quoi ) en s’empiffrant de salades niçoise , de mini hamburgers et autres amuse-bouche ? Passer en revue ses cartons d’invitation du jour et sélectionner une production Made in Hong Kong avec sushis à volonté au menu …
14:00 PM : Arpenter sournoisement les couloirs du Majestic , et du Carlton , afin d’y dénicher les chambres / bureaux encore ouverts de sociétés de production prêtes à vous noyer sous des dépliants promo, catalogue de films sur DVD et autre superbe flyers aux couleurs chatoyantes ( addenda : on note cette année une nette baisse de l’objet publicitaire de base , type clé USB, mini torche , casquette ou t-shirt promo . Fini le temps où l’on arborait un splendide blouson aux armes des Studios de Pinewood …).
15:00 PM : Conférence de Presse de Malcom McDowell. ENFIN un événement digne de ce nom sur la Croisette. Bousculade des grands jours où l’on a très envie de jouer les Droogs à son tour (« I’m siiiiiiiinging – PAF ! – in the rain. Just singiiiiiiing – BING ! – in the
rain » ) pour pouvoir arriver jusqu’au premier rang , et , qui ,sait , même arriver à poser une question à l’enfant terrible du Cinéma Britannique . Qui garde un sourire malicieux sous ses cheveux blancs ( tempus fugit ) .
16:00 PM : Rapide tour au Marché du Film, histoire de déceler les tendances actuelles en matière de copies serviles. Pas vraiment de thématique cette année (à contrario des années ‘ Titanic ‘ ou ‘ Fin du Monde ‘ par exemple). Une constance : la 3D s’est démocratisée à outrance et tout le monde propose ses versions digitales en relief (parfois en signalant qu’il existe aussi une version 2D – soit « à plat » – du film en question …).
17:00 PM : Bref passage sur une des plages pour se désaltérer (conseil : évitez les boissons énergisantes gracieusement offertes sur la Majestic64. Beuahhh).
17:30 PM : Tiens, et si j’allais voir The Howling Reborn ? Ca ne pourra pas être pire que les opus précédents de toute façon. Ah ben, si, finalement : c’est encore pire. Fuite précipitée vers la sortie au bout de 20 minutes …
18:00 PM : Coup de fil d’une copine réalisatrice « T’es où, je viens de trouver un buffet géant où on te file en plus une paire de fausse RayBan à la sortie !!! ». Téléportation immédiate sur le lieu du crime …
19:00 PM : Alerte, éviter la Croisette aux abords du Palais qui commence à se peupler dangereusement en attente de la fameuse Montée des Marches. Barrières de sécurité et circulation déviée. Et partage de la Croisette comme les eaux de la Mer Rouge : soit on reste du côté gauche, soit du côté droit. Plus possible de traverser …

19h30 PM : Petit coucou opportuniste à une boîte de Prod’ dont le balcon donne précisément …En face du Palais (merci WildSide). Jumelles rivées aux yeux, je guette les stars …Oh, Julien Courbet . Pas à dire le 64ième Festival fait dans le Glamour …
20:15 PM : LA question se pose, dans quelle soirée aller traîner ses guêtres ?
Bien sûr, on rêverait de pouvoir assister au dîner ultra chic donné par Vanity Fair. 80 invités only , triés sur le volet . Mais vu que je n’ai pas batifolé avec son rédac’ chef, je doute sérieusement d’être sur la liste. Souvenir ému de l’époque où j’étais invité aux soirées fastueuses organisées par Virgin à quelques dizaines de kms de Cannes, ou à celles de l’AmFar présidée par Liz Taylor (et plus tard Sharon Stone ) qui se déroulaient au Moulin de Mougins . Une autre époque …
21:00 PM : En flânant à la hauteur des plages, repère fiesta Brésilienne où j’arrive à pénétrer. 5 verres de Punch plus tard, repart en titubant en sens inverse – en mode Capitaine Haddock bien imbibé …Mille sabords !
22:00 PM : Tiens, que projette-t-on sur le Cinéma en plein air de la plage ? Lino Ventura + Belmondo + des camions + le désert … Ehé … 100.000 Dollars au Soleil ?
Je m’avachis dans un transat gracieusement mis à dispo par la municipalité. Copie nickel. Un bonheur que de (re) découvrir le film sur écran large. Une époque où on savait encore faire de sacrément bons films, loin des Une Folle Envie ou autre Rien à Déclarer …
24:00 PM : Faut-il être raisonnable en pensant à la projo du lendemain et sagement rentrer au bercail, ou foncer à la fête ‘ Pirates des Caraïbes ‘ ?
Cruel dilemme . Yoho, Yoho , a Pirate’s life for me …
Brett Sinclair