Un film de Shane Black. Avec Russell Crowe, Ryan Gosling, Angourie Rice. En salles depuis le 15 mai 2016.
Shane Black s’amuse et nous offre un divertissement rétro porté par un excellent duo d’acteurs. Un buddy movie à l’ancienne mais couillu !
Note : 4/5
S’il y a bien deux choses que Shane Black maitrise à la perfection (outre les punchlines ciselées), ce sont la dynamique de duo et le rythme. Deux composantes que le cinéaste exploite à merveille dans The Nice Guys où il colle aux basques d’un gros bras un tantinet sanguin (Russell Crowe) et d’un détective privé à la ramasse (Ryan Gosling) contraints de faire équipe pour retrouver une jeune fille très demandée dans le Los Angeles des années 70. Pattes d’eph, moustaches et grosses lunettes de soleil sont notamment au programme de ce buddy movie vintage incroyablement audacieux dans ses partis-pris. Punchy, racé et surtout très drôle, The Nice Guys nous embarque dans une folle course où se télescopent les personnages les plus insolites au-dessus desquels plane son superbe duo titre. Car là où le film se révèle le plus étonnant c’est dans son portrait de losers magnifiques. A commencer par Ryan Gosling, tout simplement excellent en privé alcoolo et à côté de la plaque. L’occasion pour le comédien de révéler un génie comique qui explose ici totalement lors de séquences absolument hilarantes. A ses cotés Russell Crowe joue sur un étonnant double registre entre fragilité et brutalité. Mais surtout, on retiendra la prestation de la jeune Angourie Rice. Déjà très impressionnante dans le crépusculaire The Final Hours, la jeune comédienne explose ici littéralement dans la peau d’Holly, gamine délurée et garde-fou du duo Crowe/Gosling. Une sorte de concentré du cinéma de Black où prime essentiellement cette dynamique de duo chère à son cœur et qui trouve ici sa parfaite synthétisation. Tour à tour drôle et touchant, léger et grave, le film de Shane Black alterne les tonalités avec une facilité déconcertante sans jamais perdre de sa coolitude, comme si tout coulait de source. Assumant parfaitement ses parti-pris, The Nice Guys se veut la célébration d’un certain cinéma à l’ancienne, jamais pantouflard, incroyablement dynamique dans son écriture sans être frénétique, bref parfaitement dosé. A l’image du génialement méta Kiss Kiss Bang Bang, The Nice Guys se sert de son intrigue faussement alambiquée pour tirer à boulets rouge sur le miroir aux alouettes qu’est la Cité des Anges, s’amuse avec les apparences, le tout sans cynisme aucun mais avec une énergie communicative.

Un best-of du cinéma de Shane Black porté par des personnages formidablement écrits et un sens du rythme maitrisé à la perfection. Que demander de plus ?