Un film de Phil Lord et Chris Miller. Avec Channing Tatum, Jonah Hill, Ice Cube. Sortie le 27 aout 2014.
Après une adaptation à l’humour tout azimut et éloigné de son modèle d’origine, 21 Jump Street devient… 22 Jump Street ! Bam ! C’est reparti pour un tour de grand n’importe quoi orchestré par le super tandem Phil Lord et Christopher Miller et (sup)porté par le duo détonant Channing Tatum et Jonah Hill.
Note : 3,5 / 5
Amateurs, amatrices d’humour au second degré et de tous les autres qui suivent, vous avez aimé la première infiltration laborieuse des agents Schmidt et Jenko alors vous allez être de nouveau servi et en mieux. Dès la première scène, on retrouve le ton et l’humour qui a traversé le film précédent mais en puissance 10. On frôle très vite la surdose de gags slapstick sur fond de « Turn down for what » de DJ Snake et Lil Jon. Il y avait de quoi s’inquiéter. Si le niveau d’humour absurde n’a rien à envier à un Anchorman, 22 Jump Street pouvait s’avérer très vite épuisant s’il maintenait le cap de sa scène d’introduction. Mais après une brève « accalmie », on reconnait le talent de Phil Lord et de Christopher Miller à distiller les séquences d’humour absurde et de gags hystériques comme ce fut le cas cette année avec La grande aventure Lego. Après un bref rappel des faits de l’opus précédent façon série tv (Previously on…), nous retrouvons nos deux larrons, flics undercover, assignés à un nouveau numéro de rue (d’où le titre du film) et donc à un nouveau QG flambant neuf avec un Ice Cube en guise de supérieur toujours aussi enragé. Cette fois, les deux comparses vont devoir infiltrer une université afin de retrouver un trafiquant de drogue…OK c’est la même histoire que le premier film mais cette nouvelle mission ne va pas se passer exactement de la même façon pour les deux agents. Si Schmidt se sentait à l’aise au lycée et Jenko plus à côté de la plaque, ce dernier ici va s’épanouir dans l’équipe de foot locale et nouer une « bromance » avec le principal suspect tandis que Schmidt commence à perdre ses repères en « perdant » son ami et à tomber amoureux d’une certaine Maya qu’il n’aurait peut-être pas dû approcher…

Malgré la redite de la trame pas très originale, le talent des deux réalisateurs issus de l’animation et le casting solide donnent lieu à de forts sympathiques séquences d’action-comédies brutes et dynamiques. Des effets split-screen à une poursuite infernale entre un Hummer et une voiture de golf (avec un clin d’œil à Benny Hill), en passant par une scène d’action en hélicoptère, les références aux films du genre et aux comédies des années 70-80-90 sont plutôt réussies même si à la longue, une forme de lassitude peut pointer. 22 Jump Street arrive donc à être une suite sans complètement en être une et qui a l’intelligence d’en jouer à travers ses dialogues et ses situations. De nombreux seconds rôles (les Lucas Brothers de la série d’animation Lucas Bros and Co ou encore Julian Jill de la série Workaholics) et caméos de qualités (Bob Riggle, Dave Franco, Seth Rogen, Anna Faris et deux anciens du Jump Street) ajoutent au capital sympathie. Des séquences telles que la crise de nerfs du capitaine Dickson à un buffet ou l’improvisation de slam de Schmidt, entre autres, resteront dans les moments forts du film. Tout comme l’hilarant générique de fin (à voir jusqu’au bout) qui tend à dire que la boucle devrait être bouclée avec cet opus. Affaire à suivre…ou pas.
Plus maîtrisé que son prédécesseur et jouant à fond le double discours sur l’utilité d’une suite, 22 Jump Street est le plaisir coupable de cet été et de cette année 2014 pour qui aime l’humour au 36ème degré et les trucs cooool.