Critique : Colombiana

 

Un film d’Olivier Mégaton. Avec Zoe Saldana, Michael Vartan, Lennie James. Sortie le 27 juillet 2011.

 

L’héroïne d’Avatar prend les armes et s’en va casser du trafiquant de drogue sous l’égide de Luc Besson. Du nouveau sous le soleil ?

 

 Note : 1,5/5

 

Le Luc Besson nouveau est arrivé accompagné de son cortège de clichés « made in EuropaCorp ». Enfin pas tout à fait puisque parité oblige, la figure de la femme s’exhorte ici de ses habituels oripeaux de traitresse ou pute (désolés messieurs) si chers au cœur du réalisateur du Cinquième élément. Exit les gros bourrins suintant la testostérone entre deux guunfights ethniques et place à l’action woman pure et dure, de celles qui vous envoutent d’un regard avant le petit coup de bastos final. Soit l’histoire de Cataleya, tueuse au sang froid, bien décidée à venger la mort de ses parents tués par un méchant trafiquant de drogue colombien il y a dix neuf ans. Humm ça sent le brainstorming intense entre deux rediffusions de Léon ! N’en déplaise aux amateurs de divertissements bas du plafond ce n’est malheureusement pas l’intrigue de Colombiana qui en fait son (relatif) intérêt. Non si l’on devait en trouver un il serait uniquement à chercher du coté de la belle Zoe Saldana, en odeur de sainteté depuis Avatar. Plutôt convaincante en ange de la vengeance, l’actrice déroule un jeu tout en finesse à cheval entre rage contenue et réelle fragilité. Seul bémol de cette interprétation sans faille : une certaine tendance à tirer sur la fibre lacrymale !

 

© EuropaCorp

 

Pour le reste Colombiana serait plutôt à ranger du coté des sempiternels actioners nanardeux servis par EuropaCorp.  A commencer par le scénario écrit à quatre mains par Luc Besson et Robert Mark Kamen (Le Transporteur 3 quand même !) et recyclant pauvrement les ingrédients des grands succès de Besson, Cataleya n’étant au fond rien d’autre qu’un mix entre la Mathilda de Léon et Nikita. Une paresse surlignée par une profusion d’effets de manche scénaristiques aberrants quand ils ne sont pas totalement crétins ! Dans le joli monde de Besson, il suffit d’appuyer sur une touche d’ordinateur pour voir apparaître l’information désirée ou de détecter un simple signal venant d’un commissariat paumé pour crier à l’indice révélateur ! Et encore on ne vous a pas parlé de l’agent du FBI qui, au terme de vingt deux meurtres portant la même signature, en vient subitement à conclure à l’œuvre d’un tueur en série. Un tel perfectionnisme frise le respect ! Tout cela ne serait au final que broutille si Colombiana remplissait son cahier des charges d’actionner décalqué du bulbe ! Las, il faudra ici se contenter de trois petits meurtres vite exécutés (et n’ayant à priori aucun rapport avec la vendetta de notre héroïne) jusqu’au final soporifique singeant tant bien que mal celui de Bad Boys 2 ! C’est un peu ça Colombiana : une multitude d’ingrédients mis bout à bout (tueuse mutique, romance léthargique et méchants aux gueules sales) pour former un patchwork d’une rare vacuité. En comparaison, la mise en scène tape à l’œil d’Olivier Mégaton détonne peu et fait même état d’un certain progrès depuis Le Transporteur 3. C’est déjà ça !

 

Luc Besson change partiellement son fusil d’épaule et décline son cinéma au féminin singulier. Reste à savoir s’il faut ici parler de progrès ou d’opportunisme. Les paris sont ouverts !