Critique express : Les Minions

 

Un film de Pierre Coffin. Avec les voix originales de Sandra Bullock, Jon Hamm, Michael Keaton. Sortie le 8 juillet 2015.

 

Avant Moi, Moche et Méchant, les Minions avaient une vie. La preuve avec ce spin off aussi drôle que frustrant.

 

Note : 3,5/5

 

Voleurs de scènes professionnels dans Moi, moche et méchant 1&2, les bien nommés Minions avaient su de par leur caractère dadaïste remporter tous les suffrages aussi bien chez les petits que chez les grands. Aussi sympathiques furent les aventures de Gru, bad guy mais pas trop se découvrant une ame de gentille papa au contact de trois orphelines, elles manquaient singulièrement de folie lorsque ces drôles de Minions n’étaient pas là. Après deux courts métrages, il était temps que ces bestioles s’affranchissent de leur maitre pour voler de leurs propres ailes. Ainsi, le film répond avec humour et panache à cette question qui nous taraude tous depuis cinq ans : y a-t-il eu une vie avant Gru ? Pour les Minions, la réponse prend la forme d’un long et tortueux périple durant lequel ils ont servi les esprits les plus diaboliques, de la nuit des temps aux swinging 60’s, sans jamais trouver chaussure à leur petits pieds. Et si la réponse se trouvait au Vilain Con, convention réunissant les plus grands méchants de la planète dont la machiavélique Scarlet Overkill est la tête de proue ? Comme son titre le laisse présager, Les Minions est avant tout réservé aux fans de ces sidekicks aussi bêtes qu’attachants. L’occasion pour Pierre Coffin, co-créateur des Minions, de donner carte blanche à ses bestiaux en leur permettant de faire les pires conneries possibles sans risque d’être éclipsés par un rôle-titre plus sage. Et nos Minions d’enchainer gaffes et répliques étranges à une vitesse métronomique pour notre plus grand plaisir. Les références, malicieusement détournées sont nombreuses, les gags inventifs et un petit vent de folie souffle sur cette première ( ?) aventure solo. Si bien qu’on en vient à se demander pourquoi avec une telle concentration de talents, Les Minions séduit mais ne transporte pas, amuse sans susciter d’autres émotions autre que le plaisir simple et régressif de voir nos chères têtes jaunes casser à peu près tout sur leur passage.  La réponse réside dans un art du story telling assez linéaire. A l’image du récent film consacré aux Pingouins de Madagascar (cf. notre critique), Les Minions reste limité par son statut de spin off et réside principalement en une série de scénettes durant lesquelles ses héros foutent un bordel monstre avec l’assurance d’un éléphant dans un jeu de quilles. Si on se réjouit de leurs conneries c’est au détriment d’un casting vocal de haute volée, les voix pourtant assez marquées de Sandra Bullock, Jon Hamm ou Michael Keaton étant totalement éclipsées par les « banana » incessants de Kevin et ses potes jaunes. Passé cette frustration, Les Minions reste un divertissement à la bonne humeur contagieuse qui devrait ravir les fans de la première heure et rapidement convertir ceux qui ne sont pas encore acquis à la cause de ces drôles de bestioles, véritables trublions du cinéma d’animation.

 

Universal Pictures
Universal Pictures

Principalement réservé aux fans, cette première aventure solo repose uniquement sur les épaules de ces héros titres. Petits mais sacrément costauds !