Critique express : The Finest Hours

 

Un film de Craig Gillespie. Avec Chris Pine, Casey Affleck, Ben Foster. En salles depuis le 24 février 2016.

 

Un film d’aventures aussi inoffensif que bourré de promesses.

 

Note : 2/5

 

Énième production estampillée « Tiré d’une histoire vraie », The Finest Hours raconte comment une poignée de garde-côtes menés par l’intrépide Bernie Weber (Chris Pine) a secouru les membres d’un pétrolier pris au piège d’une terrible tempête en 1952. A l’heure où The Revenant est bien parti pour tout casser sur son passage, le film de Craig Gillespie joue aussi la carte du sempiternel combat entre l’homme et les éléments. Sauf que là où le film d’Inarritu (malgré ce que l’on peut en penser) peut se targuer d’un certain souffle épique, The Finest Hours en est totalement dépourvu Car ce qui interpelle surtout dans The Finest Hours c’est son côté éminemment artificiel à base de musique lénifiante, 3D boursoufflée (pour un film qui se déroule en grande partie la nuit c’est pratique !) et autres acteurs au brushing impeccable. Tout ici est un peu trop propre, policée, pour permettre une réelle implication physique, émotionnelle, du spectateur. Difficile en effet de se sentir concerné avec des personnages peu écrits, réduits aux plus simples archétypes quand ils ne sont pas tout bonnement sous exploités (on se demande encore ce qu’Eric Bana fait ici). Tout juste remarquera-t-on que Casey Affleck semble y croire un minimum en capitaine courage. Non, décidément ce n’est pas lorsqu’il sort la grosse artillerie que The Finest Hours convainc mais plutôt lorsqu’il laisse la caméra de Craig Gillespie instaurer un peu de « folie » dans ce chaos bien trop ordonné. Tout le monde remplit sa tâche à la perfection sans passion ni audace. Pour son premier vrai blockbuster, le réalisateur des pourtant pas terribles Monsieur Woodcock et Fright Night, joue à la perfection son rôle de mercenaire bien docile mais se permet quelques fulgurances notamment quand il explore les entrailles du pétrolier en voie de disparition. Dès lors on se dit que The Finest Hours a du potentiel, pas énorme hein, mais permet de nous sortir partiellement de cette douce léthargie dans laquelle il nous avait plongé pour proposer une version « family friendly » du Das Boot de Wolfgang Petersen. Comprendre par-là que ce n’est que lorsqu’il nous plonge au cœur de la bête de métal que le film de Gillespie parvient à susciter un réel intérêt. Nanti d’une écriture solide et surtout d’une mise en scène plus inventive, The Finest Hours aurait pu être un très bon film de sauvetage, il faudra se contenter ici d’une production mineure, sorte de film de commande visant à exalter le courage des gardes-côtes. Oui, bon un petit film institutionnel aurait tout aussi bien pu faire l’affaire.

 

Walt Disney Studios
Walt Disney Studios

 

Faute d’une réelle personnalité derrière le gouvernail, The Finest Hours suscite un ennui poli. Il en résulte un film ni bon ni mauvais, juste inodore.