Critique : Frankenweenie

 

Un film de Tim Burton. Avec les voix originales de Martin Short, Catherine O’Hara, Martin Landau. Sortie le 31 octobre 2012.

 

Après un Dark Shadows en demi teinte, Tim Burton revient dans un domaine qui lui est cher: l’animation en revisitant son court-métrage de 1984 « Frankenweenie ». Trick or Treat ?

 

Note : 3,5/5

 

Depuis quelques films, Tim Burton semble donner l’impression à ses fans de la première heure, un sentiment de perte d’inspiration, de vitesse. Pourtant, cette année 2012 aura vu la sortie de deux longs-métrages du cinéaste de Burbank, en marge d’une exposition à grand succès chez nous. Son premier retour, Dark Shadows, avait de quoi amuser la galerie sans toutefois rassasier tout le monde. Son second comeback, Frankenweenie, est plus rassurant grâce à un joyeux retour aux sources. Premier long-métrage en noir et blanc et en 3D relief depuis les années 50, la dernière production de Burton s’inscrit dans la lignée de ses autres films d’animation grâce un « character design » familier et une animation image par image de grande qualité. Si John August n’avait fait que participer à l’histoire de Dark Shadows, il est ici redevenu scénariste. On ressent d’ailleurs les confrontation parents / enfants que l’on trouvait déjà dans Charlie et la chocolaterie. Mais cette occasion de verser dans le film d’épouvante (pour enfants) est comme du pain béni aussi bien pour le scénariste que pour le cinéaste.

 

© The Walt Disney Company

 

Truffé de références reconnaissables aux grands films d’horreur de la Universal, aux films de monstres de la Toho et à certains films Disney, Frankenweenie possède également une partie de la filmographie de Tim Burton. Le quotidien du petit Victor ressemble beaucoup à celui de Vincent. D’ailleurs, le professeur de science, M. Rzykruski que Victor affectionne, est un hommage à l’acteur Vincent Price. Quant au look d’Elsa, voisine de Victor, il rappelle à coup sûr celui de Lydia dans Beetlejuice (joué déjà par Winona Ryder, elle prête également sa voix à ce personnage). On reconnaitra également Sleepy Hollow dans une des dernières séquences du film. Ce réjouissant bal de monstres et de doux freaks monochrome est captivant par sa simplicité et par sa capacité à mettre à mal la société qui l’entoure. Seulement voilà, Tim Burton a déjà revisité ce thème de maintes fois et ce n’est pas ici qu’il en donne une nouvelle approche. Néanmoins, Frankenweenie est un vrai plaisir de cinéphile qui s’adresse à la fois aux petits et au grands et qui tombe à pic pour Halloween. Dans la catégorie « films d’épouvante pour enfants en stop motion », ce dernier film de Tim Burton sera retenu aux côtés de son pendant coloré Paranorman pour cette fin d’année 2012.

 

Sans donner une nouvelle vision originale des Freaks contre la société, Frankenweenie prouve que le conteur macabre Tim Burton est toujours là et qu’il n’a pas oublié ses racines. On en redemande !