Critique : Jack le chasseur de géants

 

Un film de Bryan Singer. Avec Nicolas Hoult, Ewan McGregor, Eleanor Tomlinson. Sortie le 27 mars 2013.

 

Le réalisateur d’Usual Suspects et des deux premiers X-Men livre l’adaptation musclée d’une légende arthurienne pour enfants. Haricots magiques, princesse à délivrer, batailles épiques avec des géants sont au rendez-vous mais est-ce bien suffisant ?

 

 

Note: 3 / 5

 

Outre les adaptations de comics book, Hollywood semble vouloir revisiter les contes d’antan qui ont bercé notre enfance et qui continueront avec les générations futures. L’an dernier, Blanche Neige a connu deux adaptations bien différentes et pas inintéressantes (alors qu’une troisième version ibérique monochrome et muette est toujours visible en salles) tandis que cette année Disney a livré une préquelle du Magicien d’Oz. Warner Bros fait donc le pari de revisiter à la fois Jack, le tueur de géants et Jack et le haricot magique qui sont deux variantes d’une même histoire. Pour adapter ces récits à l’écran, les scénaristes Darren Lemke, Christopher McQuarrie et Dan Studney ont choisi d’adopter un angle proche d’un Seigneur des anneaux. Nous sommes donc introduit dans cet univers à travers un prologue quasi biblique où un premier haricot magique avait permis à des moines d’aller atteindre Dieu mais qui rencontrèrent à la place des géants. Capturés, les moines furent en partie sauvés par le premier pourfendeur de géants nommé Erik, grâce au pouvoir d’une couronne. Cette histoire fait donc rêver le jeune Jack, enfant issue d’une famille de fermiers pauvres, ainsi que la jeune et noble Isabelle, fille du roi Brahmwell. Il faut souligner ici, la qualité du montage de John Ottman et Bob Ducsay qui mettent bien ces deux personnages en parallèle. Le terrain est donc bien préparé pour voir s’élever un jeune fermier sans grand avenir; d’autant plus que la princesse à sauver n’est pas dénuée de courage et tient tête à son prétendant commis d’office, Lord Roderick.

 

© Warner Bros Pictures
© Warner Bros Pictures

 

Si un effort est donc fait sur les différents personnages, on peut regretter qu’ils ne prennent pas plus d’ampleur. Il subsiste certes la romance entre Jack et Isabelle mais elle reste timide tout comme le jeune couple d’acteurs. Bryan Singer et ses scénaristes semblent plus préoccupés par insuffler de l’action en minimisant les effets d’humour et les éléments trop enfantins. Ceci étant dit, le casting est bien trouvé avec un Nicholas Hoult qui porte le film grâce à ses partenaires de jeu comme Stanley Tucci qui est toujours aussi bon (surtout dans les rôles de traîtres) tout comme Ewan McGregor en chevalier vaillant aux côtés d’Eddie Marsan. L’imposant Ian McShane en père désabusé et en roi soucieux de son peuple, complète la liste des seconds rôles qui ont plus de choses à défendre que d’habitude. Les géants dirigés en tête par la voix de Bill Nighy, ne sont pas en reste et existent bel et bien. Avant un retour aux mutants X-Men, il n’est pas étonnant de la part de Singer, de s’attarder sur ces exclus. Quant aux amateurs d’héroic fantasy, ils trouveront un peu leur compte à travers une grande scène de bataille finale, peu chiche en effets spéciaux. On regrettera la fin un peu expédiée mais le minimum est au rendez vous et cette adaptation dépoussière le mythe que l’on croyait connaître.

 

Avant de revenir aux mutants modernes, Bryan Singer redonne vie aux géants d’antan dans une adaptation 3D plaisante mais pas inoubliable.