Critique : Kung Fu Panda 2

 

Un film de Jennifer Yuh. Avec les voix de Jack Black, Angelina Jolie, Gary Oldman. Sortie le 15 juin 2011.

 

Aiguisez vos Nunchaku  et faites péter les bols de riz, le panda le plus gourmand du cinéma revient pour une nouvelle aventure. Kaboom !

 

Note : 3,5/5

 

Regarder un film d’animation estampillé Dreamworks c’est un peu comme jouer à la loterie : on a peu de chances de tomber sur le bon numéro mais quand c’est le cas, le champagne est de rigueur !  Pour un Dragons réussi, combien de Shrek 4 semi ratés ou aux forts relents d’opportunisme ? Alors qu’on aurait pu craindre que le panda glouton subisse le même sort qu’un certain ogre vert, cette suite balaye toutes nos appréhensions d’un bon gros revers d’estomac ! Car Dreamworks la bien compris  que le secret d’une suite réussie réside dans sa propension à faire sienne l’adage du Bigger, Better & Louder. Et il faut bien reconnaître qu’en la matière Kung Fu Panda 2 est loin de déroger à la règle. D’emblée,  le film émerveille par une ampleur qui faisait déjà honneur à son prédécesseur. Les combats, bien que peu nombreux, redoublent d’inventivité dans leurs mises en scène tandis que la gouaille de Pô ne semble pas vraiment s’être assagie avec le poids des années.

 

© Paramount Pictures

 

D’où un plaisir immédiat ressentie dès la séquence d’exposition où Pô et ses Cinq Cyclones de potes tapent la pose de manière on ne peut plus iconique. Heureux comme un panda dans sa rizière, la boule de poils adepte de kung fu fightin’ coule des jours heureux entre castagnes bien senties et repas gargantuesques. Une vision d’Epinal vite entachée par le retour d’un seigneur déchu bien décidé à en découdre avec les maitres du Kung-Fu. Ca sent le paon faisandé !  Si l’intrigue demeure plutôt sommaire c’est pour mieux prolonger in fine le parcours initiatique de ce sacré panda qui devra non seulement s’assumer en tant que héros mais aussi composer avec des enjeux dépassant son statut de figure mythique. De fait, la seule chose qu’on pourrait reprocher à cette suite est de se focaliser un poil trop sur son héros principal au détriment de seconds rôles autrement plus présents dans le premier opus. D’autant plus dommage au regard du casting de folie (Angelina Jolie, Jackie Chan, Michelle Yeoh, Gary Oldman , Jean Claude Van Damme…) réconciliant le temps d’un film cinéphages de tous bords constamment pris en étau entre drames hollywoodien et séries B bien bourrines ! Las, le « All star game » de Dreamworks ne joue que très peu les prolongations à l’image de Shifu (Dustin Hoffman) dont le temps de présence à l’écran se montre diablement frustrant.

 

© Paramount Pictures

 

Alors que la force comique de Kung Fu Panda reposait essentiellement sur la dynamique entre Pô et son maitre à castagner, cette suite puise davantage son inspiration du coté des tribulations solo de notre héros. L’occasion d’explorer un peu plus son passé et de se recentrer sur sa relation  avec son « père ». Plus épique dans son approche,  Kung Fu Panda 2 multiplie les morceaux de bravoure sans jamais laisser au placard la singularité d’un personnage principal qui gagne en sympathie et en sagesse. Toujours aussi chargée de références, le film se réapproprie les codes inhérents aux classiques du genre (grandeur, décadence et revanche finale) pour mieux les diluer dans un divertissement plus mature qu’il n’y paraît. Storyboardeuse sur une plâtrée de productions animées (dont la série Spawn, vive le grand écart !), la réalisatrice Jennifer Yuh passe la seconde et apporte au film une sensibilité supplémentaire où prédomine la notion de paix intérieure avec, à la clé, un joli message sur la quête d’identité. Un peu neuneu mais pas déplaisant.

 

Kung Fu Panda 2 transforme l’essai et s’avère très plaisant en dépit d’un scénar’ assez faiblard.