Critique : L’Homme aux poings de fer

 

Un film de RZA. Avec RZA, Russell Crowe, Lucy Liu. Sortie le 2 janvier 2013.

 

Pour son baptême du feu cinématographique, RZA nous embarque en pleine Chine féodale. Prépare toi petit scarabée !

 

Note : 3/5

 

Avant de nous embarquer pour sa virée sauvage avec Django Unchained, Quentin Tarantino décide d’ouvrir le bal de l’année 2013 en posant son noms sur l’affiche de L‘Homme aux poings de fer. Et comme il est du genre fidèle en amitié, le monsieur a décidé de parrainer son grand pote RZA. Pour son premier passage derrière la caméra, le co fondateur du Wu Tang Clan a décidé de rendre hommage aux wu xa pian des années 70. Et le moins que l’on puisse dire c’est que ça marche ! Typos old school, zooms ostentatoires, chorégraphies aériennes et gore à gogo… L’Homme aux poings de fer sonne comme un hommage totalement décomplexé et assumant parfaitement son statut de méta kung fu fighting. Epaisse comme un grain de riz, le film oppose une multitude de personnages autour d’un mystérieux trésor, fuit de toutes les convoitises. Boosté par une BO tonitruante (ah ce générique d’ouverture à faire décoller le slip de mamie !), L ‘Homme aux poings de fer installe sa petite musique rageuse dans notre cortex cinéphilique durant quatre vingt seize minutes funky à souhait.  Si L’Homme aux poings de fer reste si cool c’est en grande partie grâce à son formidable casting mené par Russell Crowe et la vénéneuse Lucy Liu. Le premier, génial en mercenaire amateurs de belles femmes, apporte une désinvolture bienvenue au sein d’un film parfois trop enfermé dans son coté révérencieux, tandis que la seconde offre une belle variation de son personnage dans Kill Bill, la hargne féministe en plus !

 

© Universal Pictures
© Universal Pictures

 

Face à eux gravite une galerie de personnages comme autant de figures imposées du genre que RZA sort de la naphtaline avec pertes et fracas. A cela s’ajoutent une multitude de gadgets tous plus dingues les uns que les autres et des méchants vraiment trop méchants.  Dommage que la mise en scène ne soit pas à la hauteur de l’esprit de douce folie qui habite le film.  A trop hésiter entre tradition et modernité, RZA finit par se brider et suit un chemin un poil trop balisé. Un constat particulièrement visible lors de combats aux chorégraphies pourtant efficaces mais platement filmés. Alors oui c’est un premier film et de fait une certaine indulgence est de mise mais tant qu’à faire on aurait préféré que l’apprenti cinéaste reste majoritairement derrière la caméra. Non content d’avoir co écrit le scénario avec Eli Roth, RZA s’est aussi octroyé le rôle titre. Pas forcément une mauvaise idée en soi sauf que le cinéaste paraît bien fade au regard de ses partenaires totalement lâchés. Meilleur compositeur qu’acteur, il peine a insuffler du charisme à un personnage qui en avait pourtant bien besoin. De là à dire que le monsieur a raté son coup d’essai, même partiellement, on se gardera bien de le dire tant son Homme aux poings de fer est pétri des meilleures intentions qu’ils soient et surtout fait preuve d’une sincérité désarmante.

 

Bien que perfectible, le premier film de RZA  reste un agréable divertissement qui gagne en charme ce qu’il perd en audace.