Un film de Barry Sonnenfeld. Avec Will Smith, Tommy Lee Jones, Josh Brolin. Sortie le 23 mai 2012.
Tommy Lee Jones et Will Smith renfilent les lunettes noires pour nous protéger de la racaille spatiale. Opus de trop ou retour en force ? Réponse ci dessous.
Note : 3,5/5
Dix ans après un second opus très moyen, les agents K et J reviennent débouter de l’alien dans la joie et la bonne humeur. Cependant, il plane sur cet attendu ( ?), troisième épisode comme un petit air de mélancolie. Un signe précurseur de lose ? La question serait légitime si Men In Black 3 était un ratage complet. Contre toutes attentes, le résultat s’avère très sympathique. Tardif oui mais jamais opportuniste ni cynique. Et pourtant c’était loin d’être gagné entre un development hell calamiteux (scénario inachevé, tournage repoussé…) et une attente qui venait à s’amoindrir au fil des années. C’était sans compter la tenace volonté de l’équipe de faire revenir les Men In Black envers et contre tout. Premier constat : malgré dix années de plus au compteur, nos flics interstellaires n’ont pas pris une ride. On les retrouve tels qu’on les avait laissés : grande gueule pour l’un, taciturne pour l’autre et pourtant plus complices que jamais. Une complicité dont ils auront grandement besoin pour empêcher le vil Boris d’effacer toute trace de K en triturant le temps. A défaut d’être d’une originalité folle, l’intrigue à base de voyages spatio temporels (avec tous les paradoxes que cela peut engendrer) se montre d’une très grande cohérence et s’autorise même un twist particulièrement émouvant. Dommage que le script d’Etan Cohen (Tonnerre sous les Tropiques) ne s’autorise pas davantage de folie en accentuant le décalage que pouvait induire un tel gimmick scénaristique. Hormis quelques clins d’œil amusant, l’arrivée de J dans les swinging 60’s ne fait pas tant de bruit que ça et on aurait aimé voir cette image d’Epinal plus triturée. Pas de quoi bouder notre plaisir cependant tant le film de Sonnenfeld sonne comme un vibrant retour aux sources.

Avec son thème musical mémorable signé Danny Elfman, son bestiaire fantastique et son savant mélange entre SF et humour, ambiance bon enfant et dangerosité plus adulte, Men In Black premier du nom se voulait le parfait reflet de l’esprit Amblin. C’est exactement le même plaisir qu’on retrouve ici comme si à l’instar de J, le spectateur était reparti en arrière pour un voyage dans le temps presque anachronique s’il n’y avait cette 3D parfaitement inutile. En recentrant son récit sur son duo vedette (Tommy Lee Jones étant partiellement remplacé par Josh Brolin), MIB3 renoue avec la formule gagnante du film matriciel. A l’image de ce dernier, il s’impose comme l’un des buddy movie les plus réussis qui soit. Pas tant parce qu’il transpose celui-ci dans le domaine de la SF mais surtout dans sa manière de creuser la relation K/J comme une amitié dépassant les limites du temps et de l’espace. Proprement bluffant en jeune J, Josh Brolin mime Tommy Lee Jones a la perfection au point que cela en devient troublant. De son coté Will Smith égale à lui même continue d’insuffler toute sa gouaille à son personnage d’ex newbie. Mais aussi réussie soit l’alchimie entre eux , elle se voit rapidement éclipsée à chaque apparition de Boris, aka LE bad guy ultime (et accessoirement le meilleur de la saga). Interprété par Jemaine Clement à qui l’on dit la série Flight of the Conchords, ce méchant au look très RanXerox renvoit ses prédecesseurs au rang de gentils nounours et se marie parfaitement avec un univers plus sombre qu’il n’y paraît. En retournant à son avantage un nombre d’éléments particulièrement rédhibitoires Barry Sonnenfeld a réussi l’exploit de transformer un accident industriel potentiel en vraie réussite. Et ce, jusqu’au plan final qui boucle fort bien une licence à laquelle on ne croyait plus vraiment.
Les hommes en noir font un retour fracassant et fort sympathique. Un divertissement familial au sens noble du terme.