Un film de Roger Mitchell. Avec Rachel McAdams, Harrison Ford, Diane Keaton. Sortie le 6 avril 2011.
Note : 3/5
Rachel McAdams et Harrison Ford s’apprivoisent sous l’œil taquin du réalisateur de Coup de Foudre à Notting Hill. Joli coup de fouet matinal ?
Plus connu pour son escapade à Notting Hill que pour ses œuvres plus austères (Dérapages contrôlés, The Mother), Roger Mitchell revient aux affaires pas sérieuses avec Morning Glory. Situé dans le milieu impitoyable de la télévision, Morning Glory conte les mésaventures de Becky (Rachel McAdams), jeune productrice passionnée contrainte non seulement de booster la nouvelle émission matinale dont elle s’occupe mais aussi de composer avec deux présentateurs vedettes se tirant continuellement la bourre. A priori, rien de nouveau sous le soleil si ce n’est qu’à la production on retrouve Bad Robot, la société de production de J.J. Abrams. Délaissant un temps invasions extraterrestres et épopées spatiales, la boite de prod’ du créateur de Lost ambitionne cette fois de se recentrer sur des enjeux plus humains, aux antipodes des grands divertissements dont il s’était fait jusqu’ici le chantre. Un détail qui fait toute la différence et qui permet au film de se démarquer un chouia du tout venant en matière de comédie. Car le véritable intérêt de Morning Glory ne réside pas tant dans son caractère doux amer ou sa peinture faussement mordante du milieu de la télévision mais serait plutôt à chercher du coté d’un certain Harrison Ford.

Plus en forme que jamais, l’acteur se révèle délectable en présentateur bougon et imprévisible. Impérial, il impose une force tranquille à chacune de ses apparitions au point d’éclipser ses partenaires féminines pourtant on ne peut plus convaincantes. En effet, s’il a raccroché fouet et chapeau, l’ex Han Solo n’a rien perdu de sa verve et le prouve au détour de savoureux échanges avec une Diane Keaton plutôt en forme. Malheureusement, il faut bien reconnaître que leurs nombreuses joutes verbales manquent un peu de piquant, Mitchell ayant préféré s’axer sur la relation Ford/McAdams pour mieux mettre en exergue l’opposition entre information et divertissement. Un axe intéressant mais trop dilué dans un scénario surlignant assez lourdement la difficile cohabitation entre vie privée et vie professionnelle. Il faut dire qu’au scénario on retrouve Aline Brosh McKenna (Le Diable s’habille en Prada, 27 robes) experte dans l’analyse de la femme moderne aliénée par son travail ! D’où l’impression de se retrouver plus devant une comédie formatée pour la working girl accro à son BlackBerry que devant une satire vitriolée dont le seul point d’ancrage est assurée par Harrison Ford . Ne vous y trompez pas : ces grimaces vous feront plus flancher que le sourire pourtant craquant de la très belle Rachel McAdams ou les abdos de Patrick Wilson venu remplir le quota beau gosse. Débarrassé de sa thématique digne d’un numéro de Cosmo, Morning Glory aurait pu être la comédie de l’année. Pour l’heure, il faudra se contenter d’un bon moment passé avec une belle brochette d’acteurs, ce qui n’est déjà pas si mal !
Comédie inoffensive procurant un plaisir aussi éphémère que superficiel, Morning Glory palie toutefois ses défauts par un casting hors pair.