Critique : Premium Rush

 
Un film de David Koepp. Avec Joseph Gordon- Levitt, Michael Shannon, Dania Ramirez. Sortie le 5 septembre 2012.

 

Joseph Gordon-Levitt court dans tous les sens devant la caméra d’un David Koepp heureux comme un gosse avec ses jouets !

 

Note : 3,5/5

 

Avec ses plans aériens de New York sur fond de Teenage Wasteland des Who, Premium Rush a de furieux airs des Experts : Manhattan. Toutefois, le film de David Koepp (qui signe ici sa sixième réalisation après l’inégal mais attachant La ville fantôme en 2008) se distingue bien vite par une inventivité visuelle et narrative toisant comme il se doit la série produite par Jerry Bruckheimer. Si le pitch ne brille pas par son originalité, le scénariste de Jurassic Park (doit on le rappeler ?) a l’intelligence d’y insuffler une bonne dose d’énergie rendant tout de suite attachante cette virée pas comme les autres. A défaut de révolutionner le genre, Premium Rush lui appose un cachet ludique à l’heure où la géolocalisation détermine désormais la place de chacun dans l’espace. Une tendance que Koepp a parfaitement compris puisqu’il l’intègre littéralement au métrage via un montage punchy. Ici, le cinéaste expérimente plus qu’il ne cède à un effet de mode, invitant le spectateur à le suivre dans ce qui pourrait s’apparenter à un GTA like léger grandeur nature. Et c’était un minimum pour rendre un tant soi peu haletante les mésaventures de Wilee, coursier casse cou devant apporter un mystérieux paquet tout en évitant les attaques répétées d’un ripou stressé… quand on vous disait que Premium Rush ne risque pas d’être en lice pour l’Oscar du meilleur scénario.

 

Joseph Gordon-Levitt et Michael Shannon dans Premium Rush de David Koepp
© Sony Pictures France

 

Mais encore une fois c’est davantage l’exercice de style qui prime quitte à ce que ce soit au détriment de l’intrigue.  Certes les multiples gimmicks utilisés par Koepp peuvent s’avérer lassant et/ ou inutile mais cette narration brisant de manière très sommaire les notions de temporalité (pour mieux les reconstruire après) a au moins le mérite de nous faire rentrer dans la tête de ses protagonistes. Qu’il s’agisse de Wilee ou de son indécrottable adversaire, chacun représente une facette différente de la Grosse Pomme, sorte d’immense artère urbaine ne pouvant vivre qu’au rythme de ses habitants dusse t elle imploser en cours de route ! Et si Premium Rush suscite la sympathie c’est aussi et surtout grâce à son cast éminemment attachant. Dans le rôle principal Joseph Gordon-Levitt fait feu de tout bois tandis que Michael Shannon cabotine délicieusement en bad guy dépassé par les événements. Un esprit doux dingue qui n’est pas pour déplaire et fait oublier la relative vacuité de l’ensemble. Au final, ce qu’on regrettera surtout c’est que le réalisateur n’ait pas fait preuve d’un peu plus d’audace en repoussant encore plus les limites imposés par son postulat. Premium Rush reste ainsi efficace mais de manière superficielle. Les intentions et la bonne humeur sont là et c’est déjà pas si mal !

 

A défaut d’être original, Premium Rush fait preuve d’une pêche qui le distingue d’emblée d’autres productions aseptisées.