Critique : Rock Forever

 
Un film d’Adam Shankman. Avec Tom Cruise, Julianne Hough, Diego Boneta. Sortie le 11 juillet 2012.

 
Le réalisateur du joyeusement déjanté Hairspray récidive et nous entraine dans l’univers interlope du rock !

 
 

Note : 3,5 /5

 

Vous aimez le rock ? Ca tombe bien car Rock Forever vous propose un petit retour vers les glorieuses 80’s, époque bénie où blousons noirs et filles décomplexées s’agitaient au rythmes endiablés des riffs de guitares. Adeptes du musical 2.0 tendance Glee soyez prévenus : le vintage revient en force sous une forme totalement bariolée et fun. Car non, la série de Ryan Murphy n’a pas inventé le jukebox musical puisqu’avant qu’elle débarque sur le petit écran, la comédie musicale Rock of Ages sévissait déjà sur les planches de Broadway perpétuant une tradition initiée il y a plus de trente ans par The Night That Made America Famous ou encore Elvis. Et qui mieux qu’Adam Shankman, expert ès comédie musicale pour remettre au gout du jour les sonorités rock de la pièce d’origine ? Cinq ans après Hairspray, Shankman adapte un nouveau hit de Broadway pour un résultat toujours aussi galvanisant. Et le moins que l’on puisse dire c’est que le monsieur devrait sérieusement rester cantonné aux comédies musicales et délaisser les crétineries pour stars esseulées (Histoires Enchantées avec Adam Sandler c’est lui) tant il semble prendre un plaisir o combien contagieux. Dès l’ouverture sur l’entêtant Paradise City le ton est donné : Rock Forever va être un ode à la musique qui déménage, s’incruste dans votre cortex avec comme seul but de vous faire bouger. Sur ce point mission réussie tant le film multiplie les tours de force chorégraphiques et musicaux. Et si d’aventure vous vous surprenez à taper du pied au rythme des chansons alors c’est que la fièvre du rock vous gagne ! De Hit me with your best shot à Wanted dead or alive en passant par I Wanna Rock, chaque reprise transpire l’amour pour la musique en général et le rock en particulier. Car non content de proposer une playlist qui parlera forcément aux plus de trente ans, Rock Forever joue habilement la carte du film juke box avec une prédilection certaine pour la nostalgie.

 

Julianna houghs et Diego Boneta dans Rock of Ages d'Adam Shankman
© Warner Bros Pictures

 

Certes, on reste dans l’image d’Epinal des années 80 mais lui reprocher cela reviendrait à oublier son  statut de comédie musicale dont le but avoué est de nous filer une sacrée patate ! Là encore le film affiche un sans fautes si bien qu’il est impossible de ne pas être contaminé par la bonne humeur ambiante. En dépit d’une affiche à la palette graphique très marquée, tout n’est pas rose dans le petit monde de Rock Forever : l’intrigue tient sur un timbre poste et certains numéros musicaux manquent quelque peu de souffle malgré des acteurs très investis. En effet, ici la gente féminine fascine, hypnotisent au point d’éclipser largement leurs partenaires masculins. Véritable révélation du film, la superbe Julianne Hough (Footlose version 2011) s’époumone pour notre grand plaisir si bien qu’on a du mal à ne pas être sous son charme aussi bien physique que vocal. Face à elle Catherine Zeta Jones se lâche totalement tandis que Malin Akerman dégage une sensualité à fleur de peau très rock n’ roll. Même Mary J.Blige s’en sort plutôt bien malgré une propension à la pose parfois agaçante. Il en résulte un cocktail de charme et de choc alliant à merveille douceur et punch. Ce sont bien ces femmes là qui symbolisent l’esprit du métrage.  Du coté mâle : si Paul Giamatti a la classe et que le couple Russell Brands/ Alec Baldwin, difficile d’être aussi indulgent concernant Diego Boneta, transfuge de la télé ici d’une rare indigence. Il faut dire que son personnage de graine de star naïve est loin de lui servir ! Mais la véritable attraction du film c’est bien sur Tom Cruise. S’il ne nous gratifie pas de la même performance que son pote scientologue Travolta dans Hairspay, force est de reconnaître qu’il vampirise littéralement l’écran en sosie trash d’Axel Rose. Déglingué, lunatique et nanti d’une sacrée pêche, le comédien semble s’amuser comme un petit fou sans jamais verser dans le cabotinage éhonté. Ici, tout le monde affiche une sacrée décomplexions et le résultat fait sacrément plaisir à voir. On en ressort le sourire aux lèvres et pris d’une envie de ressortir les vieux vinyles. Rock n’roll !

 

S’il ne sera surement pas vu et approuvé par les aficionados du rock, Rock Forever reste une sacrée bouffé d’air frais. Le divertissement estival idéal.