Critique : Supercondriaque

 

Un film de Dany Boon avec Dany Boon, Kad Merad et Alice Pol. Sortie le 26 février 2014.

 

Six ans après Bienvenue chez les Ch’tis, Dany Boon retrouve son compère Kad Merad pour une comédie appelée à tutoyer aussi les sommets du box-office.

 

NOTE  : 3/5

 

Le duo comique le plus prolifique de ces dernières années est de retour six ans après le triomphe inattendu (et inexpliqué ?) de Bienvenue chez les Ch’tis. Dany Boon a gagné en crédibilité et en respect et est devenu l’un des humoristes et des comédiens les plus bankables, sa dernière réalisation Rien à déclarer (la meilleure des quatre) ayant totalisé plus de 8 millions d’entrées. Dany Boon est devenu le nouveau Pape de la comédie française populaire après Gérard Oury, Jean-Marie Poiré et Francis Weber. Et tout cela en six ans et trois films. Encore plus que Bienvenue chez les Ch’tis, Supercondriaque commence comme un vrai sketch de Dany Boon. Il faut donc apprécier les blagues, les pitreries et les grimaces de l’humoriste sinon on a du mal à rentrer dans le film. Heureusement, celui-ci prend tout son intérêt dans une seconde partie plus rythmée basée sur un  quiproquo qui relance la machine. Cette construction singulière crée une vraie césure et ce n’est plus un seul film mais deux films en un et on s’éloigne petit à petit du sujet principal : l’hypocondrie. Tant mieux car c’est dans ce comique de situation et de faux-semblants, à l’image des films de Jean-Marie Poiré avec Christian Clavier, que Supercondriaque tire tout son intérêt.

 

© Pathé
© Pathé

 

Cette seconde partie est l’occasion pour Alice Pol, véritable révélation du film, de nous montrer tout son talent et d’illuminer le film de sa bouille joviale. Son personnage est tantôt drôle tantôt attachant, très cliché mais très efficace. Autre talent féminin du film, Judith El Zein, aperçue notamment dans Le Prénom, est un second rôle savoureux que l’on aurait aimé voir dans davantage de scènes. En revanche, ne vous laissez pas avoir par l’argument vendeur du film « avec la participation de Marthe Villalonga ». Elle n’a qu’une scène de quelques secondes, à la fin, et une ou deux phrases de texte. Ses amateurs seront déçus. Supercondriaque serait-il le film de la maturité pour Dany Boon ? Ca y ressemble en tout cas avec un casting de choix, un scénario bien ficelé, des répliques souvent drôles et un peu d’action. Il reste toutefois encore des progrès à faire notamment dans ce qui est des pitreries personnelles de M. Boon qui gâchent un peu notre plaisir (sauf pour ses fans). Quant à l’histoire d’amour, au cœur de l’intrigue, elle est tout aussi classique que dispensable. C’est là le point faible du film, son envie de lorgner vers la comédie romantique alors qu’on aurait pu se passer de certaines facilités.

 

Globalement bien ficelé, Supercondriaque a tous les ingrédients pour emporter l’adhésion d’un large public populaire et c’est peut-être ça le principal pour ce type de film.

 

 



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