Un film de Bill Condon. Avec Robert Pattinson, Kirsten Stewart, Taylor Lautner. Sortie le 14 novembre 2012.
La saga vampirique se clôt sur un dernier chapitre qui fera très bobo aux cœurs des fans et très mal aux yeux des autres. Choisis ton camp camarade !
Note : 1,5/5
Disons le d’emblée histoire de crever un abcès qui pourra paraître douloureux à certains : l’auteur de ces lignes ne connaît strictement rien de rien à Twilight si ce n’est le premier opus réalisé par Catherine Hardwicke. Mais pourquoi diantre envoyer un profane voir le dernier chapitre d’une saga à laquelle il sera forcément réfractaire ? Appelons ça « prendre une balle pour l’équipe ». Ainsi, la chronique qui suit ne portera pas tant sur un fond qu’on imagine respectant à la lettre près le livre de Stephenie Meyer mais plutôt sur la forme. Ceci établit on priera à tous les fans légitimes et illégitimes d’Edward et Bella de ranger leurs couteaux, canines et autres objets pointus ! Twilight – Chapitre 5 : Révélation 2eme partie et alinéa 3 démarre donc exactement là où le précèdent film s’était arrêté. On retrouve Bella, tout juste devenue vampire après la naissance de sa fille Renesmée. Mais alors que la belle aux dents longues s’adapte peu à peu à sa nouvelle vie de maman poule au gout prononcé pour le sang, elle et son bellâtre doivent de nouveau affronter les Volturi bien décidés à occire leur progéniture. Voilà pour le pitch surement connu par cœur par tous les fans de la romance vampirique. Mais on l’a dit pas question de taper sur le fond ! La forme par contre a de quoi déconcerter. Car outre son esthétique rose bonbon, il ressort du film de Bill Condon une désagréable impression de métrage entièrement passé sous le rouleau compresseur de la retouche, comme si chaque image, chaque personnage semblent avoir été repiqué pour être parfaitement raccord avec l’affiche photoshopé. A commencer par le bébé d’Edward et Bella auquel on a cru bon de coller littéralement un visage numérique à peine expressif. Soit une sorte de mix mal dégrossi entre L’Etrange Histoire de Benjamin Button (en plus cheap) et le très flippant clip d’Aphex Twin : Come To Daddy.

Un exemple complétement symptomatique d’un film qui, tout du long, ne cessera d’opter pour le 100% numérique pour un résultat souvent hideux visuellement. A trop capitaliser sur ses effets spéciaux, Twilight 5 finit par instaurer, surement malgré lui, une forme de décalage dont la logique nous échappe encore ! D’où l’impression de se retrouver devant une sorte de « musée de cire filmique » où les personnages apparaissent comme des pantins étrangement vides bougeant au gré d’une intrigue faisant du surplace. Dommage, car si les premières minutes jouent la carte de la bluette fantastique à grands renforts de rock bon marché, il en ressort une forme de poésie automnale qui finit rapidement par s’estomper au profit d’un ronronnement bien trop constant pour se révéler intéressant. Enfoncé sur son fauteuil, le non initié suit l’ensemble avec un ennui poli, attendant désespérement qu’un misérable rouage vienne s’inviter au milieu des innombrables conversations au coin du feu ponctuant le film. D’aucuns diront qu’il passe naturellement à coté de tout ce qui semble rendre la saga attractive aux yeux de ses défenseurs. C’est certainement vrai et donc d’autant plus dommage ! Dès lors, on en vient même à scruter les apparitions de Michael Sheen et sa bande de vampires aux cheveux mal lavés ! Certes, l’acteur cabotine à mort de manière souvent insupportable mais a au moins le mérite d’insuffler un minimum de vie dans un ensemble beaucoup trop morne . Au point que notre attention se voient davantage happé par les impressionnants loups que par un cast peu solaire (à l’exception de la superbe Ashley Greene). Les CGI plus vivaces que la chair ? C’est bien tout le paradoxe de ce film qui célèbre à son insu l’éternité en mode pantouflard alors même que son final apocalyptique (mais pas assumé) voudrait donner à l’ensemble une aura crépusculaire et définitive. N’est pas Harry Potter qui veut ! Il émerge toutefois de ces deux longues heures un constat évident : le respect à l’œuvre original semble si scrupuleux que les fans devraient être aux anges. Et au final c’est peut être bien ça qui importe.
Les fans de la première heure seront surement comblés par ce dernier chapitre en forme d’adieu, les néophytes eux risquent de moins apprécier !