FEFFS 2013 : Critique All Cheerleaders Die

 

Un film de Lucky McKee et Chris Sivertson. Avec Caitlin Stasey, Siaona Smit-McPhee, Brooke Butler. Prochainement.

 

Les réalisateurs de May et The Lost unissent leurs forces et accouchent d’un teen movie forcément hors normes où amour et rage se conjuguent au féminin pluriel.

 

Note : 3,5/5

 

C’est un fait : tout le monde (à l’exception de Chuck Norris) est amené à mourir un jour ou l’autre. Et les pom pom girls malgré leurs uniformes saillants et le cœur qu’elles mettent à l’ouvrage, ne dérogent pas à la règle. Mais dans l’univers de Lucky McKee leurs morts trouvent forcément une résonance particulière. Co réalisé avec Chris Sivertson (The Lost), All Cheerladers Die (ou ACD pour les intimes) est en fait le remake d’un petit film fauché qu’ils ont réalisé en 2001. Dans cette toute nouvelle monture, on suit Maddy, étudiante rebelle, qui décide soudainement d’intégrer l’équipe de pompom girl, quelques mois après la mort d’une de ses amies. Un changement de cap qui n’est pas fait pour plaire à l’équipe de football local ou encore à Leena, ex petite amie de Maddy, au gout prononcé pour la magie noire. Dès les premières images à l’esthétique très MTV, il faut bien admettre qu’on a du mal à reconnaître la patte McKee. Et pourtant, il suffit de voir Leena, sorte de pendant ado de May, pour réaliser que, non, le cinéaste ne s’est pas effacé. Mieux que ça : il offre une très belle porte d’ouverture vers son univers en réinjectant des thèmes qui lui sont chères. Car oui, aussi « abordable » soit-il , ACD reste du pur McKee et donc un film forcément à la gloire de cette grande inconnue qu’est la femme. Ici, à l’image du radical The Woman, les hommes n’ont pas le beau rôle et ne semblent envisager leurs relations avec l’autre sexe que par le biais du rapport de force, équation qui sera bien entendue amenée à être inversée de la manière la plus folle possible.

 

tous droits reservés
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Alliant parfaitement la mélancolie de McKee et la rage de Sivertson , ACD fait office d’efficace compromis entre deux univers plus complémentaires qu’on ne pourrait le croire. Les deux hommes s’étant déjà frotté au « mainstream » avec The Woods et I Know Who Killed Me on imagine qu’ils ont dû retenir ici les leçons de leurs expériences passées en privilégiant le changement formel à tout compromis sur le fond. Pour autant, il n’agit nullement d’un film de studio mais plutôt d’une production au second degré beaucoup plus présent que dans les précédentes œuvres de leurs auteurs. Le film souffre néanmoins de quelques scories comme des effets spéciaux parfois laids ou encore une profusion d’informations parfois gavantes comme si le duo McKee/ Siverston roulait à tout allure sans regarder leur tableau de bord. Un coté foutraque qui contribue toutefois au charme de cette bobine aussi jouissive qu’inconséquente. Léger comme un bulle de soda, ACD est un film résolument pop et qui a le grand avantage de ne pas prendre son public pour des idiots, n’ayant comme seule ambition que d’offrir une comédie horrifique assez 80’s dans l’approche. Soit l’archétype même du film du samedi soir mais qui aurait été piraté par deux auteurs exigeants qui désirent ici s’offrir une pause récréative sans toutefois se trahir. Pari réussi tant ce premier opus d’un diptyque annoncé est à l’image de leurs réalisateurs : efficace et généreux. En espérant voir rapidement ces cheerladers pas comme les autres arpenter nos vidéos club.

 

Pas aussi percutant que The Woman , ACD est certainement le film le plus accessible de McKee mais certainement pas le moins intéressant.