Interview Hossein Amini (The Two Faces of January) – Partie 2

 

Suite de notre interview avec Hossein Amini, le fascinant réalisateur du troublant The Two Faces of January.

 

Quel effet cela provoque de voir vos scripts à l’écran? Êtes vous toujours satisfait du résultat?
Oui. Il n’y a rien de mieux que… J’aime que les réalisateurs mènent le script. Une des choses que j’ai aimé avec Drive c’est ce coté western roadmovie, avec des éléments ajoutés qui n’étaient vraiment pas dans mon minotaure. J’ai adoré travailler sur Jude avec Michael Winterbottom… Mais en tant que scénariste, je voulais me sentir libre de pouvoir laisser les réalisateurs prendre le lead. Tout changer ou à l’inverse filmer à l’exactitude le scénario, ça devient la mort. Et en tant que réalisateur, j’ai pu voir cette liberté. Tu as besoin d’être capable de changer d’acteur, de dire « ne passe pas par cette porte mais par celle ci »… quand je suis déprimé je ne suis pas assis, je marche. C’est ce que j’aime de l’être humain, et c’est ce qu’il y a de plus intéressant à capturer. Dire, « je voudrais que tu restes ici, je voudrais que tu fasses ceci ou cela ». Je pense que cette liberté est très importante.

 

© Le Pacte
© Le Pacte

 

 
En tant que scénariste aimeriez vous travailler avec un réalisateur en particulier?
J’ai des réalisateurs préférés mais la plupart d’entre eux écrivent. J’adore ce que fait Michael Mann. J’aime aussi beaucoup Paul Thomas Anderson et Nicolas Winding Refn.
 
 
Et est ce que vous avez aimé son film Only God Forgives, et son script?
Oui. Je trouve que les critiques ont été trop durs avec le film alors qu’il a une vraie ambition. C’est difficile pour moi de juger le travail d’un ami. C’est important de montrer les premières images à des gens que tu ne connais pas pour un meilleur jugement, car les amis vont toujours vouloir aimer.

 
 
Dans l’industrie du cinéma, on se concentre souvent davantage sur le réalisateur que sur le scénariste. Que pensez vous du rôle du scénariste?
Il n’y a pas que le réalisateur, il y a tous les autres. Le scénariste, le directeur de la photo, le producteur… il y a tellement de personnes qui s’impliquent pour faire un film. Et je peux comprendre la notion d’auteur et les choses comme ça, mais je pense que ce n’est pas ça. Il y a un mensonge. Il y a des réalisateurs qui ont une véritable vision, mais ils auront toujours besoin d’être entourés comme Hitchcock ou les frères Coen.

 

© Studio Canal

 
 

Comment s’est déroulé votre tournage en Grèce?
C’était fantastique mais en plein milieu des tensions. Il y a eu des grèves. En Turquie c’était la même chose. C’était oui ou non à la dernière minute donc c’était parfois un peu délicat. Il y a eu beaucoup de stress.

 
 

Pensez vous faire un autre film prochainement?
J’aimerais. Avec le scénario c’est facile parce que je peux changer de nom, mais en tant que réalisateur les choses sont différentes, il faut des financements… Mais j’adorerais!
 
 
Un autre film sur l’amour et la destruction?
Oui. Un film sur l’amour et le crime. Toujours autour du sentiment de la jalousie, de la culpabilité. Encore. Mais avec un hold up cette fois!

 
 

Merci à Lamia et Romain de l’agence Déjà Le Web.