Interview : Renny Harlin (Etat de Guerre) – partie 1

 

A l’occasion de la sortie directement en DVD & Blu-Ray de son nouveau film, Etat de Guerre, Cinevibe s’en est allé posé quelques questions à Renny Harlin. Entretien avec un maitre de l’action sous estimé.
 
Qu’est ce qui vous a séduit dans ce projet ?
Tout d’abord le fait de réaliser un film de guerre – ce que je n’avais jamais fait avant- et sur le conflit entre les armées russes et géorgiennes dont personne n’a encore parlé. Je me suis retrouvé à un stade de ma carrière où je ressentais vraiment le besoin de faire quelque chose qui ait du sens que ce soit pour moi ou pour ceux qui ont vécu cette guerre, tout en étant divertissant.

 

 

Quel sens justement cela avait pour vous ?
Je viens de Finlande qui est un petit pays, mes parents et mes grands parents ont pris part à la seconde Guerre Mondiale. J’ai donc été nourri par ces notions de liberté, indépendance et patriotisme.  Concernant Etat de Guerre, je me suis senti proche de ce petit pays (La Géorgie/NDR) envahie par une super puissance et tout ce que cela implique au niveau humains qu’il s’agisse des réfugiés ou des journalistes qui assistent à ce conflit. C’est devenu quelque chose de très personnel pour moi.

 

 

Le budget du film a été de douze millions de dollars mais semble avoir couté le double, comment cela se fait-il ?
Nous avons tourné en Géorgie, qui est un lieu de tournage beaucoup moins onéreux. Nous avons aussi pu louer pour un cout minimum beaucoup d’équipements auprès de l’armée locale aussi bien des avions que des hélicoptères voire mêmes des soldats. Nous avons aussi reçu l’aide de beaucoup de volontaires pour des taches diverses. Beaucoup d’effets on été réalisés en direct, l’équipe était elle aussi très réduite. Tout cela nous a permis de réduire pas mal de frais.

 

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Est ce difficile d’être « divertissant » avec un sujet comme la guerre ?
C’est une question intéressante. Oui c’était un véritable défi, nous n’étions pas en train de tourné un documentaire ou de donner une leçon d’Histoire car ce n’est pas ce pourquoi les gens vont voir le film au cinéma, ils y vont pour être divertissement. Il fallait créer une réelle dramaturgie à partir des témoignages que j’ai recueilli des réfugiés, des journalistes, des informations glanées auprès des Nations Unies. Faire la lumière sur certains aspects. Le but était ici de réaliser un vrai divertissement sans jamais perdre de vue le fait que tous les faits évoqués sont avérrés. Généralement les films traitant de sujets aussi houleux sont réalisés bien après comme Apocalypse Now ou Platoon pour la Guerre du Vietnam. C’est difficile d’amener les gens à voir des films traitant des conflits en Iran ou en Irak car c’est encore trop frais.

 

 

Hormis David Battle (co scénariste du film/NDR) avez vous rencontré d’autres journalistes ou géorgiens  pris entre les feux ennemis ?
Hormis des journalistes, j’ai beaucoup de réfugiés ayant perdus leurs familles ou assistés à beaucoup d’horreurs au cours de ce conflit. Beaucoup ont vus leurs proches assassinés sous leurs yeux, les moments passés avec eux étaient très émouvants.

 

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Vous aimeriez réaliser un documentaire sur le sujet ?
Absolument, je me sens très proche des thèmes évoqués dans le film. Je pense que ce serait très intéressant de recueillir des témoignages des deux camps : civils, soldats, politiciens. Avoir tous les aspects, connaître toutes les décisions qui ont amenées à ce conflit.

 

 

Emmanuelle Chriqui est un choix intéressant, vous connaissiez Entourage avoir de l’avoir engagé ?
Oui, j’ai choisi Emmanuelle car après avoir passé pas mal de temps en Géorgie, j’ai constaté que les femmes là bas étaient très belles mais aussi  très intelligentes avec une véritable force intérieure. J’ai trouvé ces mêmes qualités chez Emmanuelle.

 

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Est ce difficile de vendre un film comme Etat de Guerre ?
Réunir toutes les finances pour faire le film a été très difficile. De plus en plus de films indépendants rencontrent ce genre de difficultés. Ca l’est encore plus quand on traite d’une guerre dont quasiment personne n’a entendu parler de surcroit. Nous avons reçu de l’argent d’investisseurs privés en Géorgie puis en vendant le film sur les noms des stars présentes. Nous avons réuni de l’argent d’un peu partout. Mais je pense que c’est encore plus dur de le vendre au public, le convaincre que le film ne sera pas ennuyeux en dépit de son sujet.

 

 

Ca vous a plu d’exploser les rues de Géorgie ?
(Rires) Ce qui m’a plu avant tout était de raconter cette histoire en particulier. Tourner dans les lieux où les événements ont réellement eu lieu était une opportunité unique. C’était une réelle chance de pouvoir faire tout ce que nous voulions sans jamais avoir recours aux effets numériques. C’est ce qui m’a vraiment plu en tant que réalisateur.

 

Rendez vous demain pour la seconde et dernière partie de l’interview