L’Etrange Festival 2011 : Morceaux choisis (Partie 1)

 

C’est vendredi 2 septembre que s’est ouvert l’Etrange Festival pour une dix-septième édition placée, plus que jamais, sous le sceau du bizarre.  Une année particulière où se bousculent des productions routes plus barrées les unes que les autres. Et comme il est impossible d’être partout à la fois Cinevibe a choisi deux films parmi la multitude de pelloches s’étant déjà bousculées au portillon du Forum des Images.

 

 

The Theatre Bizarre de Douglas Buck, Buddy Giovinazzo, David Gregory, Karim Hussain, Jeremy Kasten, Tom Savini et Richard Stanley. INEDIT

 

Et on commence fort avec The Theatre Bizarre, film à sketches en forme d’hommage au Grand Guignol. Sorte de pendant craspec des Contes de la Crypte, The Theatre Bizarre est une compilation de sept petites histoires ayant en commun leur gout prononcé pour le franchement dégueu. Moins inégal que prévue, cette anthologie confronte les univers dans des segments tous plus bizarres les uns que les autres. A commencer par le très Z The Mother of Toads qui marque le retour à la réalisation de Richard Stanley (Hardware) après presque quinze ans d’absence. Un opus décevant au regard de son coté très cheap et une fin en queue de poisson. Une première histoire qui, heureusement, n’est pas du même niveau que la suite. Parmi les bonnes surprises, on nota tout particulièrement I love you de Buddy Giovinazzo, huis clos sentimental épuré et suffocant ou encore Vision Stains de Karim Hussain. Les amateurs d’excès seront aux anges avec Wet Dreams du maquilleur Tom Savini et Sweets de David Gregory, le premier rédéfinissant la notion de liens conjugaux tandis que le deuxième se la joue love story aux pays des gloutons. Seule véritable ombre au tableau : The Accident de Douglas Buck, réflexion sur l’existence aussi belle sur la forme que vaine sur le fond qui détonne grandement dans cette célébration du grotesque. Au final, si chaque histoire démontre bien ses limites, l’expérience des plus plaisantes et ne détonne nullement avec les thèmes du Festival.

 

 

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Note film : 3/5

Etrange attitude : 4/5

 

 

 

Endhiran, Robot The Movie de S. Shankar avec Rajinikanth, Aishwarya Rai et Danny Denzongpa. INEDIT

 

Quand l’Inde marche sur les traces de I, Robot, ça donne quoi ? Un truc totalement bariolé de trois heures dans lequel un professeur crée un robot à son image qui ne tardera pas à tomber amoureux de sa fiancée. Au programme : des chansons kitschounettes, un sexagénaire bedonnant en guise de héros et la belle Aishwarya Rai comme objet de tous les fantasmes. Bienvenue à Kollywood, l’autre Bollywood. Autant le dire tout de suite , les non connaisseurs de cinéma indien seront certainement surpris par cette débauche de bons sentiments et de couleurs criardes . Les amateurs de S.F. souriront quant à eux devant les multiples et parfois trop voyants clins d’œil à Matrix et Terminator. Dès lors, pour apprécier pleinement cette superproduction indienne aux effets spéciaux tantôt très réussis (l’écurie Stan Winston a filé un petit coup de main) tantôt cheap ,il faut pouvoir passer outre les plages musicales ressemblant à des clips de Lady Gaga et une naiveté parfois excessive.  C’est too much, parfois lassant, mais surtout à prendre au 1000ème degré tellement tout cela et décomplexé et assumé. Une fois cela acquis, on ne peut que se laisser emporter par ce blockbuster tendance tandoori, généreux et fourmillant d’idées malgré un petit ventre mou. En témoigne une dernière hallucinante, sorte de pendant robotique de The Mask qui enterre bien profondément les bots beaufs de Transformers 3. Voilà tout est dit !

 

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Note film : 3,5/5

Etrange attitude : 3/5

 

Rendez vous très bientôt pour de nouveaux morceaux choisis