Pour ses vingt ans, L’Étrange Festival a vu les choses en grand à travers une programmation éclectique où se télescopent des films tous plus étranges, bizarres, atypiques, uniques, dingues les uns que les autres. Et parce qu’elle n’a peur de rien et surtout pas de se retrouver nez à nez avec des pelloches d’un autre monde, la team Cinevibe a décidé de couvrir ce festival du début à la fin et de vous offrir des comptes rendus les plus complets possibles, histoire, pourquoi pas, de vous guider si d’aventure vous aimeriez vous perdre dans les couloirs du Forum des Images où se tient le festival jusqu’au 14 septembre.
Et le moins que l’on puisse dire c’est que le festival a démarré sur les chapeaux de roue. Après un discours inaugural extrêmement sobre et digne du délégué général du festival Frédéric Temps, est venu l’heure d’ouvrir les hostilités. Tout d’abord avec le déglingué Smart Monkey de Winschluss et Nicolas Pawlowski, court métrage d’animation mêlant allégrement humour trash et interprétation somme toute personnelle du darwinisme. Seize minutes très réjouissantes faisant naitre l’espoir de voir ce que le duo peut nous offrir en format long. Des jungles africaines aux banlieues américaines il y a a priori plus d’un pas à franchir mais dans ce festival tout est possible. C’est dans une petite ville américaine que se situe l’action de The Voices réalisé par Marjane Satrapi qui nous invite à faire la connaissance de Jerry (Ryan Reynolds) modeste employé d’usine ayant la particularité d’engager de vives discussions avec ses animaux de compagnie, lesquels n’hésitent pas à lui répondre. Pour son premier film US en solo, Marjane Satrapi laisse tomber les égos trip autistes (La bande des Jotas) pour ce qui pourrait s’apparenter là une rencontre aussi improbable que réjouissante entre Docteur Doolitle et… Psychose! Risqué à plus d’un titre, The Voices est une œuvre aussi atypique que sombre sur laquelle nous ne manqueront pas de revenir avant sa sortie française prévue pour le 11 mars 2015. Le reste de la soirée aura été un poil plus décevant avec la projection de Dealer, petite production française bourrée de bonnes intentions mais qui aura agacé par sa propension à pomper allégrement la trilogie Pusher de Nicolas Winding Refn.

Day 1 : Asie…muté !
En ce premier jour de festival, une petite brise de folie en provenance d’Asie est venue souffler sur le festival. Il faut dire que la programmation n’a rien laissé au hasard entre les projections des cultes L’Ile et Tetsuo projetés dans le cadre d’une rétrospective consacrée aux vingt ans du festival. Mais c’est du coté des inédits qu’il fallait jeter un œil. Si Arcana, adaptation du célèbre manga éponyme par l’ancien assistant de Takashi Miike ( qui officie en tant que producteur) n’aura pas totalement convaincu malgré son mélange de polar et de fantastique, le coréen A Hard Day se sera révélé beaucoup plus réussi. Mêlant allégrement thriller et humour noir, ce polar pas comme les autres, pallie son manque d’originalité (le spectateur a souvent une longueur d’avance sur les personnages) par un ton atypique et quelques bonnes idées de mise en scène. Nerveux, drôle et relativement bien rythmé, il prouve, une fois n’est pas coutume, que le cinéma coréen a une manière bien à lui de pratiquer l’ironie. Chose qu’il vous sera possible de vérifier très rapidement puisque le film sort chez nous en salles le 12 novembre. Vivement ! S’en sont suivis d’autres films (White God, White Shadow, The House at the the end of time) que nous n’avons pas pu voir faute de temps mais dont nous ne manqueront pas de vous parler à l’occasion de leurs rediffusions.
Pour l’heure et en ce samedi 6 septembre, le programme risque d’être fortement chargé avec Radio Silence, Faults, It Follows et These Final Hours… souhaitez-nous bonne chance !