Séance de rattrapage : critique Happiness Therapy

 

Un film de David O. Russell. Avec Bradley Cooper, Jennifer Lawrence, Robert De Niro. Sortie depuis le 30 janvier 2013.

 

Un petit coup de mou ? La thérapie de choc et de charme promulguée par Bradley Cooper et Jennifer Lawrence est faite pour vous !

 

Note : 3,5/5

 

A moins de s’appeler Woody Allen et de disposer d’un sacré sens de l’humour, les dépressifs au cinéma font rarement sourire. Aussi quand un film comme Happiness Therapy se présente comme le remède idéal à la mélancolie, on demande à voir. C’est pas tout ça mais c’est la crise Monsieur : le chômage, les délocalisations, le départ de Gégé tout ça… Alors on veut du rêve ou tout du moins quelque chose qui nous montre qu’après la pluie vient l’éclaircie. Ca tombe bien c’est exactement le programme du nouveau film de David O. Russell qui nous la joue Vol au dessus d’un nid de coucou mais pendant positif. Soit l’histoire de Pat, ex prof tout juste sorti d’un hôpital psychiatrique suite à une sévère dépression et bien décidé à reconquérir sa femme maintenant qu’il a chassé ses idées noires. Mais la voie vers le bonheur ne passerait il pas par le joli minois de Tiffany, charmante jeune femme encore plus cintré que lui ? Un scénario classique certes mais que le réalisateur de Fighter traite à sa manière c’est-à-dire de façon suffisamment riche pour ne jamais lasser le spectateur ou lui donner une impression de déjà vue. Cette thérapie là se distingue du tout venant en matière de rom com par bien des aspects. A commencer par une tendresse infinie pour ses personnages croqués ici dans toutes leurs contradictions.  Happiness Therapy nous montre deux personnages à jamais marqués par la vie mais mus par un optimisme désarmant et au final enchanteur.

 

© Studio Canal
© Studio Canal

 

En évitant l’écueil du pathos sans jamais recourir à la gouaille superflue et lourdingue, David O. Russell nous dévoile une belle leçon de courage et d’amour (qu’elle soit familiale ou sentimentale)par le prisme d’un couple vedette battant tous les records de charme. Rien ici ne semble calculé mais au contraire relever d’un découlement logique, inévitable qui prend son temps pour se dévoiler à nous. Excellent en obsessionnel qui se voile la face, Bradley Cooper se révèle surprenant et livre l’une de ses meilleures prestations. Face à lui, la superbe Jennifer Lawrence déroule des torrents de charme et envoute dès sa première apparition. A eux deux, ils forment un couple atypique fonctionnant selon une dynamique très particulière où le bouillonnement intérieur de Pat s’entrechoque régulièrement avec celui très extérieur de Tiffany. Sans aucun autre artifice que ses comédiens et une écriture ultra ciselée, le cinéaste parvient à rendre cette romance aussi crédible que belle et lui confère une énergie incroyable. A l’image de Fighter, Russell colle au plus près de ses personnages et palie l’apparent classicisme de son intrigue par une mise en scène fiévreuse. Un sentiment d’urgence constant retranscrit par une caméra bluffante de fluidité et ne laissant jamais ses protagonistes sur le carreau. C’est un peu ça Happiness Therapy : un condensé de bonne humeur qui se dilue lentement mais surement dans le cœur et le cortex du spectateur sans jamais vraiment le lâcher. On en ressort avec un sourire béant aux lèvres et avec l’envie de distinguer le soleil plutôt que les nuages qui le cache. Joli programme non ?

 

A défaut d’être original, Happiness Therapy procure un sentiment de bien être bienvenu dans le marasme actuel.