Séance de rattrapage : Critique Sans Identité

 

Un film de Jaume Collet-Serra. Avec Liam Neeson, Diane Kruger, January jones. Sortie le 2 mars 2011.

 

Mémoire dans la peau et rage au ventre, Liam Neeson part à la recherche de son identité dans les rues de Berlin. Air connu ?

 

Note : 2,5/5

 

La Maison de cire tentait de nous faire croire qu’une blonde pouvait à la fois courir et réfléchir avant que Goal 2 veuille nous faire prendre des vessies pour des lanternes avec sa success story digne d’une pub pour Nike. Plus récemment, Esther essayait de rendre crédibles les  pulsions homicides d’une gamine méchamment travaillée par la puberté. Chouchou du public depuis qu’il a fait embrocher Paris Hilton par un redneck artiste dans La Maison de Cire, Jaume Collet-Serra n’a toutefois jamais eu de chances avec ses scénarii tous plus abracadabrants les uns que les autres. Bis repetita avec Sans identité, thriller dans lequel Liam Neeson incarne un médecin qui découvre qu’on a usurpé son identité après un accident de voiture. Conspiration ou trip kafkaïen ? Euh, vous voulez vraiment savoir ?

 

 

Liam neeson et January Jones dans Sans identité de Jaume Collet- Serra

 

Gimmick scénaristique par excellence, l’amnésie aura plus (Very bad trip) ou moins (Memories) inspiré les scénaristes de tous poils, certains s’amusant même à user de la théorie conspirationiste jusqu’à la corde. L’espace d’une poignée de minutes, Sans Identité parvient même à nous donner une impression d’originalité diluée dans un océan de figures imposées. Une illusion de courte durée. Si  le film joue un temps la carte du bon vieux thriller parano, il l’abandonne très vite au profit du gros actionner faisant tout péter sur son passage. A l’inquiétude distillée au cours du premier quart cède brusquement une grosse cavalerie pyrotechnique certes plaisante mais annihilant totalement la singularité de l’entreprise. Et le film de Jaume Collet-Serra de continuer paresseusement son petit bonhomme de chemin jusqu’au twist final aussi prévisible qu’invraisemblable.

 

 

Liam Neeson dans Sans identité de Jaume Collet- Serra

 

Non décidément, le relatif intérêt suscité par Sans identité ne réside ni dans son intrigue convenu, ni dans sa propension à surfer de manière opportuniste sur les succès de Taken et La Mémoire dans la peau, mais serait plutôt à chercher du coté d’une réalisation efficace à défaut d’être inspirée. Empruntant des sentiers ultra balisés, Jaume Collet-Serra a toutefois l’intelligence de ne jamais singer Paul Greengrass même lorsque les circonstances l’imposent au détour de scènes d’actions musclées et forcément sous influences ! Plus faiseur que véritable auteur, il parvient néanmoins à ancrer son film dans une certaine réalité via une mise en scène sauvant partiellement les meubles. Face caméra, Liam Neeson se montre toujours aussi magnétique malgré une tendance à serrer la mâchoire entre deux plans serrés. Visiblement boosté par ses performances dans Taken et L’Agence tous risques, le monsieur pète des bras avec l’assurance d’un Steven Seagal boosté au Red Bull ! Une approche frontale et carrée qui ne parvient toutefois pas à faire oublier un scénario cousue de fils blancs. Gageons que les deux hommes auront plus de chances la prochaine fois qu’ils sortiront les guns, d’autant que Collet-Serra vient de signer pour le remake du Cercle rouge de Jean-Pierre Melville.

 

En d’autres temps, Sans Identité serait sorti directement en DVD. Star system oblige, le film de Jaume Collet-Serra envahit les salles obscures. Pas déplaisant pour peu qu’on ne soit pas très regardant sur l’intrigue.