Un film de Darren Aronofsky. Avec Russell Crowe, Jennifer Connelly, Emma Watson. Sortie en DVD & Blu-ray le 12 aout 2014 chez Paramount Home Entertainment.
Note film : 3,5/5
A l’instar de The Fountain, Noé est, pour Darren Aronofsky, une nouvelle adaptation d’un roman graphique dont il est l’auteur. Il ne s’agit donc pas d’une fidèle adaptation de la célèbre histoire de la Genèse telle que nous la connaissons. Ce projet, pensé depuis son premier film Pi, trouve enfin vie à l’écran malgré les polémiques religieuses évidentes et surtout des différents de production avec remontages à la clé. Pour une fois, le réalisateur bénéficie d’un budget à la hauteur de ses ambitions. Chassons tout de suite le doute sur l’intégrité de l’auteur passé au blockbuster, Noé n’est pas un énième film hollywoodien pop-corn qui se moquerait de son public. Nous retrouvons le réalisateur de Requiem for a dream avec une partie de son équipe technique et artistique habituelle. À commencer par Ari Handel qui revient au scénario avec le metteur en scène après The Fountain ; il est intéressant de voir ici l’angle choisi pour traiter le personnage de Noé dont la foi aveugle qu’il voue au Créateur rappelle l’obsession de Tom Creo face à la mort inévitable de sa femme. D’ailleurs, l’idée de la mort comme étant une renaissance se retrouve également ici. Handel et Aronofsky sondent en partie les arcanes du personnage principal au détriment des autres aspects connus de l’histoire du Déluge. Évènement forcément spectaculaire, la montée des eaux ne l’est pas autant à l’écran tout comme la présence des animaux pour lesquels Noé fonde l’Arche. Présentés par un plan large majestueux avant d’y rentrer, les couples animaliers n’interagissent pas avec la famille de Noé et n’ont droit qu’à de vulgaires et heureusement furtifs « stocks shots » (série d’images empruntées à des documents d’archives) à la sortie de la famille rescapée. Outre les priorités scénaristiques, les éléments essentiels de cette Histoire sont tout de même présents. (Lire la suite)
Image et son 5/5
Les visuels sont des photos officielles du film et non des captures du Blu-ray.
Il fallait s’en douter : en Blu-ray, l’épopée de Darren Aronofosky a sacrément de la gueule ! En témoigne tout d’abord un transfert HD de toute beauté retranscrivant à la perfection la photo du chef opérateur Matthew Libatique et son subtil travail sur les teintes sombres. Les noirs sont d’une profondeur abyssale en particulier lors des scènes se déroulant à l’intérieur de l’arche, les contrastes fort bien soutenus et la définition (le niveau de détails est assez impressionnants) aux petits oignons. Bref du travail d’orfèvre ne laissant transparaitre quasiment aucun défaut. On frôle la perfection ! Idem du coté sonore puisque l’éditeur nous gratifie d’une piste anglaise DTS-HD Master Audio 7.1 tout simplement monstrueuse. Dense et profonde (les basses sont mises à rude épreuve et tant mieux), elle réserve son lot de moments forts notamment lors de la fameuse séquence de déluge où elle déchaine toute sa puissance mettant ainsi les enceintes dans tous leurs états. Naturellement moins ample, la piste française Dolby Digital 5.1. ne bénéficie pas de la puissance ni de la précision de la HD mais demeure un bon compromis si vous êtes fâchés avec l’anglais !

Interactivité : 2,5/5
Petite déception du coté de l’interactivité puisqu’en termes de bonus il faudra se contenter ici d’un making of d’une petite heure. Divisé en trois segments, il revient plus en détails sur un tournage certes épique mais trahissant surtout un dispositif ultra bien ciselé. Plutôt complet, il laisse de coté tout propos promo pour verser davantage dans le ressenti et la pédagogie. Mention spéciale aux deux derniers segments consacrés à la construction de l’impressionnante arche de Noé qui n’est ici qu’une composante de l’immense travail accompli et au regard de la chose on n’ose imaginer la suite ! Un supplément très intéressant donc mais qu’on aurait aimé voir agrémenté de davantage de segments consacrés à cette production hors normes. Un petit sentiment de frustration tout juste compensé par la qualité du documentaire.

La bonne vibe : une édition techniquement ébouriffante
La mauvaise vibe : Un seul making of en guise de supplément c’est un peu court pour une production de cette ampleur.
Verdict : Une édition d’excellente qualité qui réussit l’exploit de reproduire tant que faire se peut l’expérience ciné. A réserver aux fans du film et à ceux qui l’ont loupé dans les salles obscures.