Vibeogame : Test Quantum Break (PC)

 

Annoncé il y a trois ans et maintes fois repoussé depuis, Quantum Break débarque enfin sur Xbox One et PC, charriant avec lui mille et une promesses dont celle d’offrir au joueur une expérience Trans média unique et palpitante. Une bien belle note d’intention qui se révèle moins enthousiasmante dans les faits malgré de très bonnes idées. Be kind… rewind !

 

Microsoft
Microsoft

 

 

Note : 2,5/5

 

Le studio Remedy n’est pas un novice en matière de TPS (Third Personnal Shooter) puisque c’est à lui que l’on doit les excellents Max Payne 1&2. Son incursion dans la S.F. était donc d’autant plus attendue que le studio nous avait laissé un plutôt bon souvenir avec la saga Alan Wake. Changement de décor et d’ambiance avec Quantum Break, puisque le joueur incarne Jack Joyce (Shawn Ashmore), un jeune homme capable de plier le temps à sa volonté suite à une expérience qui a mal tourné et dans laquelle est impliquée son frère (Dominic « « Lost » Monaghan) et son meilleur ami, le magnat Paul Serene incarné par le toujours excellent Aiden « Game of Thrones  » Gillen. S’engage alors pour Jack une course contre la montre pour déjouer les plans de son meilleur ami lui aussi doté de pouvoirs extraordinaires et bien décidé à assouvir sa soif de puissance quitte à détraquer le temps à jamais. Un pitch prometteur, prétexte pour le développeur à remanier le fameux « bullet time » qu’il avait intronisé dans la série des Max Payne. Ainsi, le joueur peut se téléporter, figer le temps ou encore le remonter à certaines occasions. C’est peut-être là le principal point fort de Quantum Break qui repose sur un gameplay inventif et ludique comme arme de narration massive. Les séquences de shoot ne sont pas en reste et nous réserve des moments d’une belle fluidité durant lesquelles les armes bénéficient d’une belle fluidité entre les mains du joueur. Immersion garantie.

 

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Mais (car il y a forcément un mais), toutes ces bonnes intentions sont partiellement annihilées par des graphismes moyens et surtout une quantité de bugs rendant l’expérience parfois pénible. Si la modélisation des acteurs est assez réussie (en particulier Shawn Ashmore) on regrettera toutefois une finition approximative où les desynchro répondent aux yeux désespérément morts de ses personnages. De fait, le joueur risque de piquer plus d’une crise de nerfs à trop se voir puni par des bugs aléatoires, des dialogues qui se chevauchent quand ils ne sont pas désynchronisés, ou encore des temps de chargement excessivement longs voire des plantages ponctuels. A cela s’ajoute l’impossibilité de quitter le jeu depuis le menu titre ou encore de changer de langue et se fader une VF particulièrement fade. Tour à tour agacé par cet amoncèlement de bugs et impressionné par certains tour de force technique (les cinématiques sont vraiment très belle et le gameplay judicieusement pensé), le joueur risque de ne plus trop savoir où donner de la tête. Comprendre par-là que si l’illusion est belle, elle se voit régulièrement parasitée par de méchants bugs comme une Matrice qui donnerait de sérieux coups de fatigue. Lags, aliasing et autres problèmes de finition, le portage PC se révèle aussi gourmand en ressources qu’instable donnant ainsi l’impression de se retrouver devant un jeu terminé à la va vite pour booster les ventes d’une Xbox One écrasée par la PS4. Dommage car on sent à de nombreuses reprises, une réelle volonté d’innover (à défaut de révolutionner) le jeu vidéo en le transformant en outil narratif à part entière. C’est un peu ça Quantum Break : une somme de paradoxes qui le rendent aussi enthousiasmant que frustrant. D’autant plus dommage que l’on connait le soin que Microsoft peut apporter à certains titres comme en témoigne le récent et très beau Rise of the Tomb Raider qui brille de mille éclats en particulier sur PC.

 

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Car au-delà de ses nombreuses imperfections, il y a dans Quantum Break une volonté ô combien grisante de jouer avec les codes narratifs du jeu vidéo par le truchement du Trans média. Divisé en quatre actes, Quantum Break voit chacun d’entre eux ponctué d’un épisode live supposé creuser davantage la mythologie qui l’a construite. D’une durée de vingt minutes, chaque épisode apporte un éclairage supplémentaire sur un personnage phare. Pas indispensable en soi car pas assez exploité, le concept reste suffisamment intéressant pour laisser augurer de futurs titres qui en feront un meilleur usage. Non, ce qui interpelle surtout dans Quantum Break, comme évoqué précédemment, c’est l’utilisation de la narration comme partie intégrante du gameplay. Ainsi entre deux séances de shoot, le joueur sera amené à se glisser dans la peau du machiavélique Paul Serene dans des transitions devant faire la jonction avec les épisodes live. Le joueur sera ainsi amené à faire des choix qui auront des répercussions directes sur le déroulement du jeu et de la série à travers notamment la présence d’«easter eggs ». Une belle idée, plutôt bien exploitée, qui laisse entrevoir à quel point Quantum Break aurait pu se révéler réjouissant s’il n’avait été finalisé à la hâte. Peut-être victime de sa trop grande ambition ou d’un cahier des charges trop serrée, la montagne Remedy a fini par accoucher d’une souris aussi réjouissante dans sa partie TPS que frustrante dans sa propension à se laisser déborder par ses nombreux bugs et son rendu visuel approximatif dans les phases in game particulièrement laides face aux cinématiques elles très belles. Il en résulte un jeu schizophrène à cheval entre le conceptuel et le blockbuster, le fignolé et le bâclé.

 

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La bonne vibe : des séquences de shoot grisantes, de belles cinématiques et un concept prometteur.

La mauvaise vibe : des bugs persistants, un rendu visuel tour à tour beau et laid et une VF insipide.

Excellent shooter, Quantum Break reste l’archétype de l’accident industriel : un blockbuster bardé de moyens, pétri de bonnes intentions mais parasité par une finalisation bâclée rendant l’expérience de jeu difficilement supportable par moments. Dommage.

 

Graphismes : 3/5

Jouabilité : 2,5/5

Durée de vie : 2,5/5